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Depuis le début de la pandémie, les études en psychologie se multiplient. Et les résultats donnent le vertige : 24 % des êtres humains sur Terre souffrent de dépression et 21,3 % d’anxiété, d’après la première étude de large ampleur sur le sujet (une métaanalyse), menée par João Castaldelli-Maia et ses collègues, de l’université Columbia, à New York.

On s’en doutait, on y est tous confrontés, mais les différentes restrictions (port du masque, interdictions de déplacement, confinements, distanciation sociale, télétravail, fermeture des écoles, perte d’emploi) ont eu un effet dévastateur sur la santé mentale à l’échelle mondiale.

Près de 60 études, touchant 226 638 individus âgés de 13 à 89 ans, concluent aux taux de prévalence suivants : 17.9% en Asie et 28.6% dans le reste du monde. Et personne n’est épargné, aucun écart significatif n’a pu être démontré en lien avec le niveau de revenus, la catégorie socio-culturelle, ou encore le PIB du pays.

Je vous propose de zoomer sur une étude menée en France par Nicolas Franck, professeur des universités-Praticien hospitalier à l’Université Lyon I et au Centre hospitalier Le Vinatier. 

Évidemment, il était clair que la peur du virus, la crainte de la mort, mais aussi l’enfermement et l’isolement social allaient bouleverser nos vies et notre quotidien.

Notre hypothèse de départ était que l’isolement et la perte de contacts sociaux allaient vraiment stresser les Français, peut-être davantage que la peur du virus et ses conséquences sur la santé physique. Nous voulions le mesurer, comme nous souhaitions aussi mettre en évidence les facteurs protecteurs permettant de surmonter cette crise, sachant, comme le montraient régulièrement les enquêtes de Santé publique France, que la population n’allait pas bien : dès les deux premières semaines de confinement, en mars dernier, le nombre de cas de troubles anxieux et dépressifs avait déjà doublé.

Frédéric Haesebaert

Pour cette étude, l’équipe a utilisé l’échelle WEMWBS pour mesurer le bien être général de la population. 

Les constats

  1. une grande participation de la population pendant le 1er confinement (30 000 répondants en 8 semaines de confinement) mais seulement 1 300 répondants lors du 2ème confinement ?!
  2. une diminution du bien-être général dans la population, mais plus particulièrement chez les jeunes, les étudiants, les personnes isolées (surtout les femmes), les sans-emploi, les personnes ayant déjà souffert de troubles psychiques.
  3. les modes de consommation ont changé : la consommation d’écran, d’aclool, de tabac et de canabis a fortement augmenté
  4. une dégradation progressive vers la morosité et la dépression à partir du 2ème confinement
  5. à l’été 2020 : 700 000 prescriptions d’anxiolytiques de plus que l’été précédent

Les facteurs de protection : 

  1. liens forts dans le cercle famillial
  2. activité physique régulière
  3. le travail et le télétravail
  4. développer de nouvelles passions : peinture, lecture, écriture, cuisine…

L’isolement social est insupportable pour l’ensemble de la population qui vit effectivement une véritable catastrophe psychologique, en plus de la menace sanitaire.

C’est en partie pour limiter cette détresse psychologique que le deuxième confinement a été moins long que le premier et que l’on a levé les restrictions progressivement.

Frédéric Haesebaert

On remarque également que les personnes qui ont contracté le COVID ont plus de risques de développer un trouble anxieux ou dépressif, d’après une étude publiée en septembre 2020 dans The Lancet. Une personne sur cinq infectée par le coronavirus requerra un suivi psychologique ou psychiatrique. De plus, environ deux tiers des individus ayant séjourné en réanimation et ayant frôlé la mort développent, par la suite, des symptômes de stress post-traumatique.

Dans ce contexte il n’est pas étonnant que la revue Cerveau & Psycho parle en décembre 2020 d’une  »3ème vague psychologique ». ICI pour lire l’article au complet.

Si vous vous sentez dépassé, irritable, déprimé… si vous vous sentez perdre vos repères… vous n’êtes pas seul, demandez de l’aide. N’hésitez pas à vous faire accompagner par un professionnel de la santé : psychologue, psychiatre, médecin généraliste.

    entrepreneuriat-et-sante-mentale

    Autre article qui devrait vous intéresser sur le site de 1% – préparation mentale : 

    Quel est l’état de santé mentale des entrepreneurs au Canada ?